Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Plume et l'Epée
29 mars 2006

Flexibilité = précarité ?

Cette équation fait insidieusement son chemin dans nos caboches de petits français, et bien à tort à mon humble avis.

Les manifestations de ces dernières semaines contre le CPE font éclater au grand jour le refus d’une partie de notre pays d’envisager le marché du travail sous un angle un peu différent.

L’idée archaïque que tout peut et doit se résoudre par le CDI classique et le verrouillage de notre code du travail a encore de beaux jours devant elle.

Quand on prononce le mot flexibilité, beaucoup l’associent à la notion de licenciement, de salariés jetables et j’en passe.

La flexibilité dont a besoin notre marché du travail passera par une refonte du code du travail dans l’intérêt des salariés et des entreprises.

Quelles sont les adaptations que nous allons devoir trouver pour offrir aux entreprises les moyens d’adapter leur production, leurs coûts dans une conjoncture économique versatile et conserver et renforcer la sécurisation des parcours des salariés ?

La réduction du temps de travail, ce que les experts nomment la flexibilité interne quantitative est une des solutions, mais nous n’avons pas su en France l’adapter à tous les types d’entreprise. Trop de petites structures n’ont pas les moyens financiers et humains pour exploiter cette flexibilité et l’application de ce système n’a su en règle générale qu’engendrer des emplois à temps partiels.

Notre problème, c’est que nous n’en exploitons pas tous les aspects, comme la flexibilité fonctionnelle, c’est à dire la formation professionnelle continue (introduite par contre dans le CPE), l’externalisation, qui se résume en France à l’intérim et à la sous traitance, alors que le portage salarial, le télétravail peuvent offrir des solutions sur mesure aux entreprises.

Les pistes à explorer pour relancer le marché de l’emploi, développer de nouvelles formes de travail, établir de nouveaux rapports entre le chef d’entreprise et le salarié sont nombreuses et innovantes, mais encore faut il que vous daignions sortir de nos schémas et regarder devant nous.

Le CPE n’est que la petite étincelle qui cristallise toutes les peurs sur une réforme en profondeur de notre société, mais dont nous ne cessons de repousser l’échéance.

La détermination de Dominique de Villepin n’est pas à mon sens une histoire d’orgueil, comme ses détracteurs se plaisent à le penser, mais la simple nécessité de ne pas réitérer les erreurs passées et d’amorcer, même en force, cette réforme, de donner cette première impulsion indispensable pour engager notre pays sur la voie de la rénovation.

Certes la méthode n’est pas exemplaire, mais le courage et la volonté sont là.

Le but n’est pas de « perdre » une génération dans la précarité, mais de lui faire prendre conscience que son avenir ne se construira pas sur le modèle de leurs parents, hélas, mais que plus tôt ils intègreront les nouvelles donnes avec les outils nécessaires, plus vite ils seront compétitifs.

Le CPE offre cette possibilité, surtout pour les moins qualifiés, vouloir l’enterrer est à mon avis une erreur.

Cette exception française dont nous sommes si fiers depuis des décennies est en train de devenir un boulet nous poussant un peu plus chaque jour au ban de cette Europe que nous voulions si fort.

Nous sommes nombreux à regarder en direction des pays nordiques qui ont réussi cette mutation inévitable, pour y chercher des idées et comprendre comment ils ont opéré.

un article d’Eric Le Boucher, paru dans le Monde du 26 novembre dernier intitulé « Suivre le modèle suédois ? » se penche sur les raisons de ce succès dans la « flexsécurité », assurant la sécurité aux travailleurs et la souplesse indispensable à l’économie.

Ce pays a connu au début des années 90 les mêmes travers que

la France

, hausse du chômage record, les services de santé et de l’éducation se dégradent, les inégalités ne cessent de croître, etc…

3 grands axes ont permis de remettre sur pied ce pays :

-          Une ouverture à la compétition et aux forces de changement

-          Un effort pour l’innovation, l’enseignement, la recherche

-          Un état fort mais réformé et adapté

Pouvons nous évoluer dans ce sens en adaptant ces « recettes » aux spécificités de notre pays et à notre état d’esprit ?

De l’avis du ministre suédois Thomas Östros, vouloir changer les mentalités ne sert à rien, mais il faut proposer « beaucoup d’état et beaucoup de marché, les deux ensembles », savoir garder les industries fortes et développer les services connexes pour créer de l’emploi et… ne pas craindre l’ouverture et la mondialisation.

Publicité
Publicité
Commentaires
M
lol, dit-il avec ses liens, jolie propagande...<br /> <br /> et toi, tes arguments ? <br /> <br /> <br /> la vie professionnelle est cadrée en grande partie par des lois, non ? la santé de chacun, l'équilibre familiale le sont aussi ? peut-être en tout cas moins directement ; voilà pour le dessin...
U
... et donc, selon Mateuss, la vie professionnelle est "institutionnelle". Comprenne qui pourra. Il faut dire que sur ce blog, les petites incursions de Mateuss ne sont guère argumentées et on reconnaît bien là le bon esprit qui règne actuellement dans les partis de gauche : ouvrir sa gueule uniquement pour faire de l'obstruction et de la contestation tout en méprisant ceux qui ne pensent autrement. Pour la réflexion et les propositions, circulez, y'a rien à voir de ce côté là !<br /> http://ump24excideuil.canalblog.com/<br />
M
la vie familiale est tout sauf institutionnelle, comme la santé... bref rien à voir
U
Tout d'abord, Diane, Bravo pour ce blog et pour la pertinence de tes billets ou des réponses que tu apportes à tes contradicteurs. Juste pour faire un peu de sémantique, j'en ai marre de cette utilisation du mot précarité qui est jeté en pature à tout bout de champ par une gauche et des syndicats qui souhaitent exclusivement manipuler l'opinion pour affaiblir le gouvernement de Dominique de Villepin. La vie familiale est précaire (1 divorce sur 3 mariages, voire plus dans les grandes agglomérations), la santé est précaire, la vie tout court est précaire... et il devrait y avoir un domaine, l'emploi, qui serait à l'abri de tous les aléas ? Il n'y a plus qu'à proposer la fonctionnarisation de l'emploi en France !... J'ai fais un cauchemar cette nuit, la gauche revenait au pouvoir....<br /> <br /> Vous pouvez aussi visiter le blog des militants et sympathisants UMP du canton d'Excideuil (24) à l'adresse suivante : http://ump24excideuil.canalblog.com/
D
Franchement, la flexibilité ne doit pas faire peur, l'exemple le plus probant de la flexibilité réussie en France c'est l'intérim. Pour avoir testé le dispositif pendant de longs mois, je peux te dire que tout est fait pour que le salarié intérimaire travaille dans les meilleures conditions possibles avec tout l'accompagnement nécessaire avant, pendant et après les missions et dans le plus strict respect du droit du travail.<br /> Les salaires sont toujours négociés en fonction des compétences et de l'expérience.<br /> <br /> En tous les cas je constate que certains crient au loup quand on prononce le mot flexibilité, mais qu'ils sont finalement peu nombreux à venir en débattre, signe que peu savent réellement de quoi il en retourne exactement !!
La Plume et l'Epée
Publicité
Publicité